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Émouvant périple algérien sur les pas de Charles de Foucauld

Canonisation de Charles de Foucauld à Rome

La vie devenue ascétique comme le cheminement spirituel de Charles de Foucauld marqué par ses rapports de confiance avec les Touaregs ont, depuis sa mort brutale et à la vérité presque accidentelle le 1er décembre 1916, toujours interpellé.

Si les regards se sont rapidement tournés vers ce religieux sur les traces duquel il a longtemps été aisé de se rendre sur le territoire algérien dont il avait fait son lieu de vie durant les 15 dernières années de son existence, d’abord à Béni Abbès puis à Tamanrasset, puisque la France y était chez elle jusqu’en 1962, les visites ont presque cessé dès la survenance des premiers troubles s’inscrivant pendant la période dite « guerre d’Algérie ».

Il aura fallu la survenance de sa béatification le 13 novembre 2005, puis de sa canonisation le 15 mai 2022, pour qu’un certain engouement amène en ces lieux les catholiques en général et les Français en particulier d’autant que les autorités algériennes se sont longtemps montrées extrêmement parcimonieuses dans l’attribution de visas touristiques.

Au grand dam des amoureux des espaces immenses que constituent le centre et le grand sud du Sahara algérien car la vérité est que les lieux dans lesquels s’était établi le frère Charles de Jésus se trouvent dans un cadre exceptionnel d’ergs ingrats mais aussi de montagnes grandioses comme le Hoggar, le plus spectaculaire restant les immenses dunes du grand erg occidental parsemé d’oasis où sont implantées les fameuses foggaras, systèmes d’irrigation particulièrement ingénieux.

Mariage de couleurs intenses de tous les tons de jaune et d’ocre avec le bleu du ciel et le vert des oasis…

Une nuit passée au refuge de l’Assekrem, à seulement 80 km de Tamanrasset, où Charles de Foucauld vécut cinq mois dans un ermitage situé à 2.781 mètres d’altitude, pourtant dans des conditions spartiates mais qui permettent de s’imprégner de l’immense beauté des lieux, des ciels étoilés comme des levers et couchers de soleil, reste un temps fort de ce voyage hors du commun comme hors du temps, au point que certains participants pourtant âgés ont été conquis.

Il ne suffit pas d’évoquer ce périple, les mots pour le décrire étant bien pauvres, il faut le vivre et découvrir un pays dont l’accueil est chaleureux, mais surtout jusqu’ici préservé du tourisme de masse, et dès lors d’une authenticité qui le rend inoubliable.